DATES LIMITES DE CONSOMMATION

20/06/2013 11:42

Président de l’UFC-Que choisir de Thionville ; à propos des dates limites de consommation appliquées aux produits

Denis Lognon siège aussi à l’UFC de Lorraine.  Photo RL

Denis Lognon siège aussi à l’UFC de Lorraine. Photo RL

Le constat est curieux. Pour un même produit, fabriqué le même jour sur la même chaîne de production, il peut donc exister deux dates limites de consommation (DLC) différentes en fonction du marché visé.

À titre d’exemple, pour un yaourt ou un autre produit frais destiné au marché hexagonal, la DLC est d’environ 30 j. Le même yaourt, fabriqué le même jour mais expédié dans les départements d’Outre-mer, affichera, lui, une DLC prolongée de 30 jours supplémentaires.

Je n’ose pas imaginer que les industriels prendraient un risque sanitaire en augmentant cette DLC de 30 jours. En tout cas, à ce jour, je n’ai pas connaissance de cas avérés d’intoxication alimentaire. Du moins, pour des produits conservés dans de bonnes conditions. Donc, on pourrait fort bien imaginer que les produits destinés au marché hexagonal aient une DLC au moins identique à celle des produits destinés aux DOM.

Derrière ces différences de DLC, pour des produits identiques et fabriqués le même jour, se cache donc une idée purement commerciale. Les industriels savent fort bien que, énormément de consommateurs jettent les produits qui ont atteint la DLC. Alors même qu’il n’y a aucun risque au niveau sanitaire. Mais voilà, il faut pousser à la consommation. On est dans du gaspillage organisé.

A contrario, de mêmes dates prolongées, permettraient d’éviter un certain gaspillage, aujourd’hui en France. De la part du consommateur qui jette le produit une fois cette DLC atteinte. Et de la part des distributeurs : certaines enseignes appliquent une charte qui impose de retirer un produit de la commercialisation une semaine avant sa DLC.

À chaque consommateur d’agir en consommateur averti. Il n’y a aucun risque sanitaire à dépasser certaines DLC si le produit a été conservé dans de bonnes conditions (chaîne du froid etc.) Par contre, pour les produits carnés (surtout de la viande hachée), il ne faut prendre aucun risque. La DLC atteinte, il faut vite s’en débarrasser.